Conseil local FCPE Maternelles et Elémentaires de Blanquefort

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CSE du 3 juin 2010 - Déclaration liminaire de la FCPE

Monsieur le ministre,

Que d'actualité sur l'éducation: la conférence sur les rythmes sans les parents
d'élèves, les dernières annonces concernant la réforme de la formation des
enseignants, les mesures budgétaires de la rentrée scolaire, la laïcité dans les salles d'examens des établissements privés, et rien de tout cela en séance, aujourd'hui.

La FCPE a pu, encore une fois constater que, comme vos prédécesseurs, vous saviez exercer le métier - à haut risque - d'équilibriste, car nous ne pouvons pas un instant imaginer que vos dernières annonces concernant la rentrée prochaine ne soient portées par autre chose que l'intérêt premier du service public d'Education !

Monsieur le ministre, les parents d'élèves de la FCPE reconnaissent que l'Ecole doit évoluer, s'adapter à la société, à la diversité des publics qu'elle accueille pour permettre à chacun d'accéder à sa réussite, mais nos propositions sont vraiement éloignées des vôtres !

Alors demander officiellement aux recteurs de continuer à saigner le service public d'éducation jusqu'à l'agonie, en restant attentif à ne pas dégrader ses performances demande beaucoup d'audace.

Même vous, peut-être même surtout vous, Monsieur le ministre, ne pouvez penser une seconde que cela est possible, surtout lorsque l'on tient compte de l'état de santé d'ores et déjà fortement dégradé par les traitements de choc infligés par vos services, obéissants à des injonctions politiques et idéologiques présidentielles.

La crise a bon dos, et nous ne doutons pas qu'il est possible de trouver de quoi
combler le gouffre des déficits nationaux ailleurs que dans l'Ecole de la République, pour peu que l'on se donne la peine de chercher et de faire preuve d'un minimum d'imagination.

Mais venons-en au coeur du problème: comment trouver dans des établissements scolaires exsangues de quoi supprimer les milliers de postes exigés par la politique financière gouvernementale ?

Augmenter les effectifs dans les classes et maintenir la qualité d'encadrement est utopique et la formule est faible. Si et je cite:« la taille des classes n'a pas d'effet probant sur la réussite des élèves », pourquoi donc dans les internats d'excellence et dans les groupes de soutien scolaire le nombre limité d'élèves par groupe est-elle une garantie de réussite ? C'est une évidence pour la FCPE, les suppressions de postes ne peuvent se faire sans dégradation notable des conditions d'accueil des élèves et cela de maternelle au lycée !

La fermeture des petits établissements de proximité aura des répercussions sur le rythme de vie et d'apprentissage des élèves et sur les financements des collectivités territoriales pour cause de temps de transport scolaire allongé. La qualité de vie et d'apprentissage dans des établissements à taille humaine est un élément de poids dans la lutte contre les incivilités. Vous vous êtes engagé à lutter contre celles-ci lors de la clôture des états généraux de la sécurité ! La volonté n'est pas au rendez-vous La FCPE a dit et redit tout le mal qu'elle pensait des remplacements assurés par des personnels non formés et précaires, elle ne changera pas d'avis. Si nous avons salué, en son temps, l'engagement ministériel à restaurer la continuité du service public d'éducation, nous constatons que là encore les actes ne suivent pas les promesses.

En maternelle, les enfants de moins de trois ans vont payer le prix fort de la
restriction budgétaire, y compris ceux dont les familles vivent dans des zones
prioritaires, les rejetant vers les jardins d'éveil payants créés il y a deux ans
uniquement dans cette optique.

Alors que la volonté politique était de renforcer l'enseignement des langues vivantes dès l'école primaire et lorsque l'on sait que l'habilitation des maîtres des écoles n'est pas encore effective partout loin de là, la suppression de milliers de postes d'intervenant va là encore à l'encontre de l'engagement ministériel.

Quand aux RASED, les mesures annoncées nous donnent raison lorsque nous
prévoyions dès l'année dernière leur fin programmée, alors que votre engagement était de les maintenir.

Alors que la réforme du lycée sous-tendait un engagement sur l'accompagnement, le tutorat, les dédoublements, comment pourrez vous tenir vos promesses dans un tel contexte budgétaire ?!

Pour finir, alors qu'il y a six mois, la FCPE, rejointe par tous les membres du CSE
déposait un voeu demandant la tenue d'une table ronde sur les rythmes, alors qu'elle est engagée depuis toujours sur le sujet des conditions de vie et d'apprentissage de tous les élèves, nous ne pouvons accepter que notre fédération ne soit pas présente dans le comité de pilotage de cette conférence, dont nous avons appris les détails d'organisation dans la presse !

Rationalisation, efficience, économies budgétaires tels sont les maîtres mots de la rentrée scolaire ministérielle.

Soutien, solidarité, priorité à l'Education tels sont les maîtres mots de la rentrée pour la FCPE.

L'avenir du service public d'éducation et le choix de société de demain sont en jeu.

Les attentes sont fortes et vos marges de manoeuvre étroites.

Monsieur le ministre, les plus courtes erreurs sont toujours les meilleures. Il est
encore temps de remettre l'Education au centre de votre projet ministériel et de
respecter tous les engagements que vous avez pris devant la communauté éducative tout entière.


08/06/2010

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